Myréne Vincent, “ Myréna, la panthère rebelle” de son nom d’artiste, née le 16 Avril 1979 au Cameroun, de mère Eton et de père Ewondo, descendante de la grande famille Étoudi, elle passe toute son enfance à Yaoundé et son adolescence à Douala. Elle vit actuellement à Poitiers en France. Elle est une artiste, comédienne, auto-productrice, auteure, compositrice et interprète française. Elle chante pour l’éveil des consciences, pour combattre les injustices et les inégalités entre les peuples.
De culture métissée, cette femme naturelle, authentique, humaniste, dynamique, ambitieuse, créative et déterminée pratique également la danse et les percussions traditionnelles. Son genre musical est la World Music et plus précisément le « Bikutsi », pratiqué autrefois par les femmes ; une musique d’origine Béti, peuple de la forêt équatoriale que l’on regroupe aujourd’hui sous le terme «Ekang» au Cameroun, au Gabon et en Centre-Afrique… Au village, après les travaux champêtres, au clair de lune, les femmes se réunissaient autour du feu en formant un cercle et chacune d’entre elles entrait dans ce cercle pour revendiquer ses droits, pour exprimer ses peines, ses joies, ses déceptions, en chantant. Les paroles de ces chants étaient toujours imagées et allégoriques.
Ces femmes frappaient pieds contre terre tout en claquant des mains, sous les acclamations des autres femmes qui reprenaient en chœur le refrain dans un rythme cadencé, accompagnées d’un orchestre invité comprenant des instruments souvent utilisés tels que le balafon, “ le mendzang “ et le “ mvett ”. Aujourd’hui, le Bikutsi est une tradition pratiquée par les hommes et les femmes lors de grands événements : naissances, mariages, rencontres associatives, festivals, etc.
Bercée par les contes, chants et danses traditionnels dès sa tendre enfance, Myréna est très vite influencée par les rythmes gospels et folkloriques. Née dans une famille d’artistes, Myréna se souviendra toujours d’une anecdote : du taxi jaune de son père sur lequel était écrit, « occupez-vous de vos affaires ! ». Elle est troisième d’une fratrie de sept, dans une famille polygamique. A l’école catholique, elle est choriste.
A la mort de son père, elle arrête ses études. A dix-sept ans, quitte son village natal pour se rendre à Douala, décidée à « prendre sa vie en main ». Elle y rencontre une Française qui tient un salon de coiffure européen dans le centre-ville. Celle-ci lui offre une formation avec un emploi à la clé. Alors âgée de seulement dix-huit ans, la “panthère” a une taille de guêpe et mesure 1m80. Sa rencontre avec une styliste camerounaise lui permet d’exercer le métier de mannequin et de participer à des défilés de mode.
Elle s’installe en France en 2005, suit des formations en 2009 et obtient un brevet professionnel de coiffure styliste-visagiste, puis se lance dans l’entreprenariat avec la création de salons de coiffure. Après plusieurs voyages en Europe et aux Etats-Unis, elle revient en France, ayant vécu des expériences uniques et enrichissantes aussi bien culturellement que spirituellement. Myréna choisit de se consacrer à sa passion génétique : la musique, et se présente comme « la gardienne de la tradition Ekang».
Artiste Ekang dans l’âme, sa première chanson intitulée « Lobela » (« esclavage »), évoque son propre parcours et celui de ses compatriotes confrontés aux difficultés des réalités de l’immigration. Elle y évoque également l’espoir et les attentes des familles restées en Afrique. Les thèmes de ses premiers titres sont l’éveil des consciences, la spiritualité, la famille, l’éducation et l’affirmation d’une certaine philosophie de vie africaine.
Si la musique est un cri, elle peut aussi devenir sa raison de vivre. La “panthère” explore les rythmes de son enfance : les
berceuses de sa grand-mère, les chants, danses et contes traditionnels narrés au pays au coin du feu, qui l’ont toujours
accompagnée. Elle puise son énergie, son inspiration dans la nature, sa croyance en Dieu et dans la communion avec ses
ancêtres. Elle se souvient du son du tam-tam d’appel de son grand-père maternel qui résonnait au village chaque matin,
dès cinq heures, pour inviter les fidèles à la prière. Il prêchait l’Evangile et chantait en latin.
En 2016, elle se produit en spectacles puis en 2018, elle crée l’association “Tam-tam à Cœur Ouvert”, qui a pour but de préserver et promouvoir les cultures traditionnelles d’ici et d’ailleurs. La même année, elle s’inscrit à la SACEM pour préserver ses droits d’auteure et confirme officiellement son statut d’artiste à part entière. “Confirmation” sera d’ailleurs le titre de sa deuxième production.
Début 2019, autant de sons multiples qui s’invitent en percussions, elle s’initie au chant des coquillages, à la feuille chantante, et au tam-tam “Nkul“, ancêtre du téléphone… Elle enregistre alors son troisième titre “Enfants d’Afrique”.
Tel un message que Myréna adresse à la jeunesse : « J’ai eu beaucoup de chance dans ma vie malgré mon enfance difficile. J’ai su saisir les opportunités que la vie m’a offertes et… travailler… Le travail, c’est la clé de la réussite, la musique donne le tempo. »
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